François ROBERT, Intrusions à Fernand Blum, LE SOIR, 6 septembre 2004.

Frank Andriat et André-Paul Duchâteau reviennent sur les lieux de leur premier forfait

«Intrusions» à Fernand Blum

L’écrivain et le scénariste se retrouvent pour un nouveau roman,
avec comme toile de fond, l’athénée schaerbeekois.
Une fructueuse collaboration.

Retrouvailles de deux rois du clavier schaerbeekois : le scénariste André-Paul Duchâteau (la série des Ric Hochet) rejoint son comparse Frank Andriat sur les lieux de leur premier crime, l’athénée Fernand Blum. Cette fois, point de meurtre initiatique, mais de mystérieuses «intrusions» (c’est le titre de leur nouveau livre) dans le quartier Josaphat.
Flash back. Nous sommes en 1941 et André Duchâteau (il ajoutera plus tard le prénom Paul en raison de son admiration pour Stanislas-André Steeman) est à l’athénée Fernand Blum. Le potache travaille à son premier écrit Meurtre pour meurtre, une nouvelle d’une soixantaine de pages. Comme il ne doute de rien, il remet son manuscrit à Steeman qui… l’édite dans la collection du Jury. Début d’une carrière prometteuse, ponctuée de retours aux sources (l’athénée Fernand Blum), notamment quand, en 1998, les éditions Memor rééditentMeurtre pour meurtre et que son ami Frank Andriat l’invite à raconter son livre et ses souvenirs aux élèves du secondaire. Frank Andriat ? Parlons-en. De jour, il est prof de français à Fernand Blum et s’appelle Goetghebeur. Mais le soir, il change de peau. Pris par le démon d’écrire, il se fait romancier. Et cela fait vingt ans que ça dure.
Un même lieu, une même passion. Les deux hommes étaient destinés à se rencontrer et à s’entendre. Une première fois en 1996 quand Andriat demande à Duchâteau d’écrire un chapitre de son ouvrage Petit alphabet de la démocratie. Une amitié naît. Elle débouche sur des visites répétées à Blum et sur le roman à quatre mains Manipulations, paru en 2002. Deux ans plus tard, les deux complices récidivent pour commettreIntrusions. Il vient de sortir de presse et se trouve dans toutes les bonnes librairies, selon l’expression consacrée.
André-Paul Duchâteau que nous rencontrons sur les lieux du crime (l’athénée Fernand Blum) explique comment le duo créatif fonctionne : C’est un peu comme si je travaillais avec un dessinateur. J’ai le scénario. Je le découpe en chapitres et je vais assez dans le détail. Frank met tout cela en musique. Il apporte la chair, la vie et la couleur. Quant au décor… eh bien, soixante ans après mon passage, il n’a pas changé. je retrouve la même école. Bien sûr, ce sont de nouvelles générations qui passent, mais j’ai l’impression qu’ici, le temps s’arrête. C’est émouvant.
Frank Andriat est sur la même longueur d’onde : J’éprouve toujours beaucoup de plaisir à écrire avec André-Paul. Le courant passe parfaitement. Et puis, nous avons fait nos études au même endroit. Et moi, j’y suis resté. Dans Intrusions, le décor c’est une fois encore cette école, mais aussi le quartier, la rue Josaphat et les environs. Lorsqu’on m’invite dans d’autres écoles de la Communauté pour parler de mes livres, les jeunes me demandent si cette école existe vraiment tant elle a l’air vrai… Elle est devenue un véritable personnage. D’ailleurs, certains profs s’y retrouvent. Évidemment, j’ai pris des pseudos.
Quelques mots (mais pas trop, pour ne pas tout dévoiler) sur l’intrigue. Marc, un élève de Blum que l’on retrouvait déjà dans Manipulations, enquête sur de mystérieuses intrusions dans l’école, mais aussi dans d’autres maisons du quartier. Pourtant rien n’est volé, du moins en apparence. Marc est sur la brèche. Avec l’aide de son amie Jennifer, il trouvera la clef de l’énigme.
Mais déjà un autre mystère pointe à l’horizon. C’est qu’il se chuchote des tas de choses dans les couloirs de Blum. On dit que le tandem songe sérieusement à une nouvelle aventure. Il paraît même que la première page serait déjà couchée sur le papier…

 

François ROBERT, Le Soir, 6 septembre 2004.

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