Philippe COLLING,L’Avenir du Luxembourg, 3 septembre 2003.

BONHEUR, L’AMI DES ADOS

Dans Monsieur Bonheur, Frank Andriat renoue
avec le jeune héros de La remplaçante.
Un regard fort juste sur les ados d’aujourd’hui.

L’adolescence est un thème cher à Frank Andriat, un thème que l’auteur de La remplaçante, Ado blues et tout récemment Monsieur Bonheur,   maîtrise au fil d’une oeuvre qu’il situe régulièrement dans le milieu scolaire.   Prof de français à l’athénée Fernand Blum de Schaerbeek, Frank Andriat connaît bien les ados pour les côtoyer chaque jour en classe.   C’est donc avec une justesse jamais prise en faute que l’auteur traduit ces jeunes qu’il apprécie, dans leurs premières amours, dans leurs doutes, dans leurs douleurs.

En 1996, Frank Andriat faisait ainsi entrer en scène le jeune Raphaël, un ado de son temps, confronté avec ses condisciples à une enseignante acariâtre.   A sa sortie, La remplaçante connaît un grand succès.   Depuis, il a été réédité à plusieurs reprises et l’auteur a rencontré des centaines de ses jeunes lecteurs, le temps d’une réflexion et d’un échange sur les bancs de leur classe.

«Après avoir lu La remplaçante , des milliers d’adolescents ont voulu en savoir plus.   Y aurait-il un jour une suite au roman ?» peut-on lire en quatrième de couverture d’ Ado blues , une somme de courts récits rassemblés et publiés chez Memor début 2002.

Aujourd’hui, Raphaël est un personnage récurrent de l’oeuvre de Frank Andriat.   Ce dernier ne cache d’ailleurs pas la sympathie qu’il voue à son héros.   L’auteur vient de lui redonner vie dans Monsieur Bonheur.

Toutefois, le temps a passé et le jeune héros a évolué, mûri.   Dans ce nouvel épisode, Raphaël mène une enquête assez particulière : séduit par le charisme d’un prof — qui, soit dit en passant, ressemble étrangement à l’auteur–, il décide de découvrir celui qu’il baptise «Monsieur Bonheur» sous un autre jour.   Comme dans les ouvrages précédents, l’émotion est au rendez-vous.   Au fil des pages, le lecteur croise d’autres personnages de cette «comédie humaine» façon Andriat : Elsa et Réginald, deux des protagonistes de Tabou,qui sort en ce mois de septembre chez Labor, ou encore Rachid, dont on a fait la connaissance il y a quelques années dans Rue Josaphat (Memor).   Au-delà de l’intrigue, c’est aussi, c’est surtout à une leçon de vie que nous invite le «professeur» Andriat.

Et qu’elle est belle, la vie !   Frank Andriat est donc aussi, pour ses lecteurs, un vrai «Monsieur Bonheur» !

Philippe COLLING, L’Avenir du Luxembourg, 3 septembre 2003.

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