Trente ans d’écriture et trois nouveaux livres pour Frank Andriat
Schaerbeek fête « son » écrivain
Entre l’écrivain Frank Andriat et Schaerbeek, pas de doute, c’est l’amour. Une idylle de plus de 48 ans. «Frank est probablement le citoyen qui a le plus rendu à Schaerbeek ce que Schaerbeek lui avait donné, affirme Georges Verzin, échevin de la culture. Peut-être même plus.»
Frank Andriat a toujours célébré la Cité des ânes. Pour preuves, son roman Rue Josaphat ou un de ses héros, grand habitué des restaurants turcs de la chaussée de Haecht. Mais, ce mercredi, c’est la commune qui célèbre l’homme dans sa bibliothèque «1001 pages». Trente ans d’écriture à son actif et la parution de trois livres. «Le doublé n’était pas vraiment planifié, explique Frank Andriat. C’est un hasard de la vie et de l’édition, mais ça tombe bien !»
Donc, Frank Andriat est schaerbeekois. Presque pure souche. Il naît en 1958 à… Ixelles «C’est une erreur que j’ai faite», mais se rattrape vite en rejoignant sa commune de coeur dès 1959. Alors qu’il use ses fonds de culotte sur les bancs de l’athénée Fernand Blum, la plume le chatouille. Il lance une revue littéraire. «Imprimée grâce aux machines d’Infor Jeunes.» Une association que préside à l’époque un certain… Georges Verzin. En 1980, Frank Andriat retrouve l’athénée. Un professeur de français qui transmettra la passion de lire à la fille de l’échevin…
Frank Andriat compte plus de 50 titres à son actif et quelques prix. Poèmes, contes fantastiques, policiers, romans pour adultes ou adolescents. Parmi eux, quelques «best-sellers», surtout… dans les écoles. La Remplaçante, Journal de Jamila, Tabou, etc. qui n’évitent pas les sujets graves. Le racisme, l’homosexualité ou encore la mort.
L’actualité est triple pour l’auteur. Premièrement, la réédition d’un roman pour adultes, paru en 1995.Gaume (Bernard Gilson) met en scène un cadre bruxellois qui s’exile en Gaume, où il (re)découvre nature et amour. Deux inédits, ensuite. Vidéo poisse (Memor) s’adresse «aux adolescents de 12 à 102 ans» et voit le retour d’un des personnages-phare, Raphaël. Aurore barbare (Labor) vise les 15 ans et plus. Un livre polyphonique, plus dur.
Sourire aux lèvres et fleurs à la main, l’auteur laisse le mot de la fin à Erik Orsenna : «Être écrivain, c’est dire le métier de vivre.»
Benoît Mathieu, © Le Soir, jeudi 22 mars 2007.