Bernard TIRTIAUX

Cher passeur de lumière,
Cher veilleur de cristal,
Cher artisan de la beauté,
Mon cher Bernard,

          Cela fait tant d’années que tes écrits me prennent par la main, que le chant grave et doux de ta voix m’ouvre à la transparence et à la générosité. Dans chacun de tes livres, du célèbre Passeur de lumière à L’Écorché en passant par les fines nouvelles publiées dans le recueil Belgiques, tu dis, avec une sincérité bouleversante, l’importance de l’humain, de la relation juste, de la bonté et de l’art artisan. Chacun de tes mots, ceux de tes chansons aussi, est un cadeau que tu offres à tes lecteurs. Tu crées des instants de simplicité et de paix, de ces instants où nous nous oublions pour tourner les yeux vers la lumière et pour, dans le silence ému d’une harmonie retrouvée, nous en émerveiller.

          Tes mots, cher Bernard, tes phrases dansantes et les histoires qu’elles tressent transmettent à leurs lecteurs du Beau, en offrent le reflet et invitent, avec sincérité, à une transformation intérieure. Te lire, c’est percevoir que seule la lumière, même la plus fragile, peut vaincre les violences et les obscurités du monde et qu’il faut sans relâche œuvrer, petit à petit et chaque jour, à semer davantage de transparence et de tendresse dans l’univers.

          Combien de fois, dans ta vie d’artisan, n’as-tu pas reconstruit ce qui était cassé ! Combien de fois, dans chacun de tes livres, au fil de tes mots assemblés avec finesse et grâce, avec indignation et colère aussi, ne places-tu pas l’homme en face de ses lâchetés, de ses mensonges et de ses compromissions ! Il est important de poser le doigt sur le mal si l’on veut espérer le transformer, si l’on désire le pardonner. Il est important de dénoncer les ombres : les poser dans la lumière les fait disparaître.

          Fort et délicat, enraciné mais avec le cœur dans les étoiles, tu œuvres à un réenchantement du monde, tu nous conduis vers notre universalité, notre sens du partage et de la paix, loin des égoïsmes qui maltraitent et qui tuent. Tu racontes des histoires qui touchent, car elles nous rejoignent dans nos questionnements essentiels, ceux autour de la vie et des valeurs qui la portent. Tu prends les mots à bras le corps pour leur offrir de la couleur et du relief, tu n’es pas de ces auteurs qui créent, autour de leur nombril, un univers froid et intellectualisant où l’indifférence et le mépris de l’autre jouent à être grandioses. Merci, mon cher Bernard, pour ton innocence heureuse, pour ton enthousiasme qui perce l’obscurité, pour ton amour émerveillé de la vie, qu’elle soit brin d’herbe ou cathédrale, merci pour ton humilité qui nous conduit vers la clarté et vers la compassion.

          Puisse vibrer, encore très longtemps, la délicate musique de tes phrases qui nous entraîne sur les chemins buissonniers du vent, puissent tes mots nous nourrir de parfums d’éternité et de tempêtes de tendresse, puisse la vie que tu regardes en beau et en bon nous éclairer d’un scintillement de lumière et nous ramener vers la conscience essentielle du bien commun !

          Avec mon amitié émue et reconnaissante,

 

Frank

Bernard Tirtiaux, Belgiques, Réminiscences, Ker éditions, 2023.

Bernard Tirtiaux, L’Écorché, Genèse édition, 2024.

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