Voulez-vous faire passer un message dans vos livres ?

Pas spécialement. Mais, à partir du moment où l’on écrit une histoire et que celle-ci véhicule certaines idées, le lecteur qui la reçoit peut en même temps recevoir un message. Mon objectif et mon plaisir sont d’écrire des histoires qui s’inspirent de notre humanité, de l’attention qu’il est bon de porter aux autres, du partage des différences, de l’ouverture à la vie intérieure. A partir de là, on pourrait dire que Rue Josaphat est un roman écrit pour offrir de l’espace aux autres. Il montre le racisme dans ce que celui-ci a de plus ordinaire, sans juger, mais le lecteur, face à la réaction de certains personnages, ne peut que prendre position en se disant ou en disant qu’il ne veut pas leur ressembler. Ainsi de L’amour à boire, du Journal de Jamila, voire de La remplaçante qui montre combien l’absence de dialogue conduit au désastre. Mes livres sont des portraits du quotidien; chacun peut s’y retrouver d’une manière ou d’une autre et chacun peut y pêcher le message dont il a besoin à ce moment-là. Je ne cherche donc pas à prouver quelque chose en écrivant, je ne donne pas de leçon de morale, je me contente de décrire les hommes tels que je les éprouve, avec le plus de justesse et le plus de respect possible.

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