Trois jours de pluie

Memor, Bruxelles, 2000.

Dans ce court roman publié en 2000, Frank Andriat s’offre un moment de musique et de mélancolie. L’histoire d’un naufrage après une rupture. Le livre est accessible aux grands adolescents.

Le sujet

En rentrant chez lui, Fabien découvre que Véronique l’a quitté. Une histoire comme il en arrive souvent.

L’étonnement naît de la réaction de Fabien qui fuit dans un chalet au coeur de la forêt, qui s’y enferme pendant trois jours pour communier avec sa douleur, pour ressentir, au plus profond de lui, la déchirure causée par le départ de celle qui a partagé dix années de son existence.

L’histoire d’un homme brisé qui découvre pourquoi son couple n’a pas résisté au quotidien, comment sa relation à l’autre s’est lentement noyée dans la banalité et dans l’indifférence. Le journal intérieur d’un adulte qui prend conscience de lui-même et de ses actes manqués.

Un roman court et intense, une mélopée vibrante qui dit le mystère et la beauté de la femme, une histoire d’amour qui n’en finit pas, malgré les fuites et la rupture, un huis clos gorgé de fureur et de tendresse où tout respire au rythme de la pluie, une pluie sournoise, une pluie qui s’incruste jusqu’en la moelle de l’être, là où l’absence d’amour se fait le plus cruellement sentir.

Ce livre est utilisé dans les années terminales (1ère en Belgique, 6ème en France).

Dans la forêt toute proche, la pluie a cessé de tomber. Sur le toit du chalet aussi et, cependant, j’ai le sentiment qu’à l’intérieur, il pleut encore et qu’il ne finira jamais de pleuvoir. C’est tout ça, la disparition de Véronique : dix ans d’existence que la pluie doit copieusement nettoyer, laver à grandes eaux, inonder en somme. Et, tout à coup, cette métaphore inattendue : «Je suis le noyé de Noé». Véronique est montée dans l’arche et je suis resté en haute mer, en émergeant tumulte, virevoltant sans vigueur sur les vagues de l’âme. Dehors, il ne pleut plus, mais, à l’intérieur, il s’agit bien de déluge.
Tu tues. Tu t’en vas, Véronique. Trop vite. Et la vie vaine virtuellement et réellement, la vie telle un navire qui navigue sans nord, sans nécessité, soudain inutile. Au-dessus des arbres, le ciel est sec et gris, comme un homme sans sève, comme ces mers désespérantes parce qu’aucun vent ne les émeut.
extrait de Trois jours de pluie, © Éditions Memor, 2000.

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